Dans un monde où le marché se renouvelle toujours plus vite, l’innovation reste le maître mot pour valoriser des idées. Les échecs sont pourtant bien plus nombreux que les succès. Pourquoi ? En grande partie parce que nombreux sont les particuliers ou entreprises qui ne se font pas accompagner, et que le taux de survie à cinq ans des sociétés créées (pour ne citer que ce cas particulier) est nettement supérieur lorsqu’elles le sont. C’est ici qu’intervient le consultant en innovation. Expert en un domaine ou généraliste, il sait guider et conseiller les intrapreneurs et les entrepreneurs afin qu’ils naviguent dans le marché de l’innovation plus sûrement.
SOMMAIRE
- Le rôle de consultant en innovation
- Qu’est-ce qu’un bon consultant ?
- Comment se former pour en devenir un ?
- La certification Vianeo
- Quelques informations pratiques
Le rôle de consultant en innovation
Le consultant en innovation est là pour accompagner son client dans la conception, la validation, la mise en place et/ou la commercialisation d’un projet. Son activité consiste à analyser la problématique à laquelle répond une innovation, faire un état des lieux du projet pour le valider et le challenger pour lui trouver un usage optimal. Pour cela, il faut en déterminer les biais, les bons côtés et les failles pour élaborer la meilleure stratégie à adopter. Le projet sera donc orienté vers les opportunités les plus prometteuses en termes de marché, partenariats, modèle de financement et l’élaboration de la stratégie. Il peut aussi conseiller le management et l’organisation de l’équipe qui gère un projet, mais cela ne vaut que si le client n’est pas un particulier travaillant seul.
Selon le type de consultant, ses fonctions exactes varient. Le plus souvent, celui-ci est externe. Cela permet d’avoir l’avis d’une tierce personne qui apporte une vision plus globale et non biaisée. Cependant, des consultants peuvent aussi exister en interne : formés, ils supervisent ensuite la gestion de projets innovants au sein d’une société ou d’une université. Par exemple, Vianeo forme aussi bien des employés d’incubateurs ou de grands groupes que des chercheurs ou des professeurs.
Qui accompagne-t-il ?
- Si c’est un consultant interne, il conseille son entreprise donc des collègues. C’est une compétence qui peut s’acquérir et s’utiliser en parallèle de son travail actuel pour ensuite savoir manager des projets innovants.
- Les consultants externes peuvent accompagner des entreprises privées ou publiques ou des porteurs de projet particuliers, et être eux-mêmes soit indépendants soit embauchés par un cabinet de conseil.
Qu’est-ce qu’un bon consultant ?
Les qualités requises
- Capacité d’écoute: le consultant ne doit pas se faire sa vision du projet qu’il conseille, mais bien intégrer celle du client pour la cerner, se l’approprier et apporter sa pierre à l’édifice tout en gardant l’architecture initiale. Bien sûr, il est là aussi pour opérer des changements drastiques, des extensions et donner son avis brut, mais en respectant les volontés -si elles ne sont pas problématique- du client.
- Polyvalent: les consultants en innovation, hormis la minorité qui se spécialisent dans une branche extrêmement précise, doivent pouvoir aborder un panel de projets très différents. Il n’est pas forcément nécessaire qu’il ait des connaissances très pointues et spécifiques en la matière puisque la personne consultée apporte elle-même son expertise. Sa force à lui sera d’apporter une analyse externe orientée marché et faisabilité. Cependant, il est impératif que le consultant possède une curiosité technique et intellectuelle ainsi qu’une réelle capacité d’adaptabilité pour accompagner l’expert de manière critique. On en apprend tous les jours dans le domaine de l’innovation.
- Rigoureux: en plus de la rigueur habituelle requise pour tout professionnel du domaine du conseil, le consultant en innovation se doit d’explorer toutes les pistes et utilisations possible de la solution proposée. En effet, le client peut avoir une idée déjà bien précise de ce qu’il souhaite mais cela entraîne aussi une « vision-tunnel » qui l’empêche d’envisager des possibilités ou des failles pourtant pertinentes.
- Ne pas être à cheval sur ses heures de travail. Pour ceux en cabinet de consultant, les horaires peuvent être très longues. Pour les indépendants, il faut avoir assez de discipline pour trouver un bon équilibre entre le travail et la vie privée.
- Très bon niveau d’anglais : on peut même aller jusqu’à un niveau professionnel très poussé. En plus de s’ouvrir d’avantages d’opportunités, ce qui est simplement un plus, il est plus simple de naviguer dans les démarches internationales et européennes si l’on maîtrise cette langue.
- Bon relationnel : le consultant en innovation est amené à être au contact de nombreuses personnes tout au long de ses journées. L’expérience client ne peut donc pas se résumer à de l’efficacité.
Ce qu’il apporte
Avant toute chose, le consultant en innovation apporte une dimension commerciale et marketing au projet. La première chose à faire lorsque l’on veut valoriser une idée ou une stratégie, c’est valider le marché et faire les choses dans le bon ordre pour ne pas perdre de temps et d’argent. Un consultant apporte cette praticité et ce gain, d’autant plus qu’il peut ouvrir de nouvelles voies pour le projet en étant force de proposition. En se tenant au courant des évolutions du marché, il pourra évaluer ce que le projet peut ou doit lui apporter.
Il doit aussi décrypter les besoins stratégiques du projet, et pas seulement ceux que présente le client. Le consultant offre donc une vue d’ensemble, une vision plus objective ainsi que des idées d’opportunités.
Malheureusement, tous les projets ne sont pas voués à voir le jour. Cela n’a souvent pas grand-chose à voir avec l’idée en elle-même mais plus avec le marché et la demande qui ne suivent pas derrière. Dans ces moments-là, un consultant permet d’avoir la force de dire stop, après un constat appuyé de chiffres et interview concrets.
Lorsque le consultant accompagne un porteur de projet, il est possible que ce dernier ait eu une bonne idée et pense à s’associer plus tard avec un partenaire technique puisque lui-même ne travaille pas dans le domaine auquel appartient l’idée. Nous pouvons penser par exemple à un employé administratif qui voudrait développer une application site sans aucune connaissance en informatique. Il faut alors être à jour en termes de normes et outils en usage dans le milieu conseillé. Pour cela, pas besoin de tout connaître par cœur mais plutôt de veiller aux normes européennes et françaises qui touchent à l’innovation en général puis se renseigner lorsque le besoin se fait sentir sur des domaines plus particuliers. Cela concerne bien sûr les lois mais aussi les appels à projets et les aides financières disponibles.
Grâce à certaines plateformes, les consultés peuvent aussi obtenir des dossiers clé-en-main avec livrables pour ensuite aller chercher partenaires et investisseurs, comme sur Lance ton idée, où des particuliers se font accompagner par des consultants certifiés Vianeo.
Comment peut-on se former pour devenir consultant ?
On pourrait dire que plusieurs routes mènent à Rome mais en fonction de la formation choisie, le consultant travaillera sur des projets et dans des structures très différentes, avec toujours une possibilité de se réorienter. Il existe en effet de très nombreux types de consultants, même dans le domaine précis de l’innovation, puisque certains sont spécialisés dans le financement, d’autre dans la technologie et la RSE, d’autres encore dans l’évaluation de la stratégie digitale ou même le Big Data. Comment s’y retrouver ?
Tout d’abord, une grande partie des consultants qui le sont depuis leur sortie d’études ont une spécialité en relation avec leur diplôme : tech ou agro pour des écoles de biologies et d’ingénieur, marketing, stratégie et finance pour des grandes écoles, IAE et universités de commerce ou gestion. Ceux-là ont tendance à entrer dans des cabinets de conseil pour ensuite auditer dans le domaine du management de l’innovation et la gestion de projets en entreprise. Comptez à peu près un bac+5 pour cette voie.
Une option intéressante pour ces profils, et qui peut aussi être suivie par des professionnels en reconversion dans le conseil, est de rester ou rejoindre les bancs de l’école. Des formations plus ou moins longues existent, digitales ou en institut, pour se spécialiser dans un domaine particulier comme l’innovation dans le sport ou le digital, exemples parmi tant d’autres.
D’autres personnes choisissent la voie du conseil à la suite d’une reconversion professionnelle. Certains sont spécialisés d’office puisqu’ils veulent s’appuyer sur leur expérience professionnelle pour pouvoir conseiller des projets qui relèvent de leur domaine de prédilection. D’autres sont simplement attiré par le secteur du consulting. Des formations en ligne ou en présentiel existent pour cela et parmi elles l’expertise certifiée Vianeo, qui a déjà formé plus de 900 consultants, ou encore les formations Créactifs.
Pourquoi se tourne-t-on de plus en plus vers des consultants auto-entrepreneurs ?
En plus de développer une relation souvent plus spéciale avec son consultant, l’entreprise ou le particulier peut le choisir, et donc en trouver un qui corresponde à la vision souhaitée -et surtout à la méthode de travail qui leur convient. Les échanges peuvent aussi être simplifiés, sans l’intermédiaire d’un cabinet de conseil en innovation qui peut être une garantie de qualité mais aussi un interlocuteur plus lent et lourd qu’un indépendant.
Le nombre de consultants travaillant à leur compte croît progressivement depuis plusieurs années et a fortement augmenté depuis la crise sanitaire du Covid 19. C’est principalement dû à une envie croissante de gérer sa propre vie professionnelle ainsi qu’à l’essor des outils digitaux qui favorisent la communication et la mise en relation même si la personne n’a pas d’agence physique dans plusieurs villes.
Pour faire simple, il n’y a pas de formation toute tracée pour un consultant en innovation. N’importe qui peut le devenir si la profession l’attire, même si cela implique une reconversion professionnelle totale.
La certification Vianeo
Plus de 900 personnes ont déjà opté pour la certification Vianeo et appliquent la méthode dans des structures très différentes : universités, laboratoires de recherches, grands groupes, startups d’accompagnement à l’innovation, indépendants. C’est donc une formation complète pour toute structure ou personne voulant s’initier à la gestion de projets, que ce soit dans le but de devenir généraliste ou de rester dans son cœur de métier.
Cette certification donne aussi l’occasion au aspirants-consultants de s’entrainer puisque l’accompagnement de trois projets entrepreneuriaux sont nécessaire à sa validation. De fait, ils pourront appliquer la méthode Vianeo avec confiance lorsqu’ils commenceront à travailler en tant que consultant en innovation.
Certains indépendants décident aussi de rester associés à Lance ton idée, une branche de Vianeo consacrée aux porteurs de projet particuliers, pour les accompagner et être mis plus facilement en relation avec eux.
Pour des informations plus détaillées sur le déroulé de la certification, rendez-vous ici.
Quelques informations pratiques
Pour tous ceux qui hésitent à devenir consultant en freelance par peur d’être à leur compte, et donc de ne plus avoir de sécurité financière, il existe un entre-deux de plus en plus populaire avec le salariat : le portage salarial. La personne qui en fait partie accède au statut de salarié tout travaillant pour soi et non pour cette société. Elle a donc des obligations de cotisations mais aussi les droits qui vont avec, comme l’assurance chômage.
Un consultant indépendant peut aussi s’associer avec des plateformes qui servent de marketplace entre personnes qui recherchent un accompagnement et les consultants en innovation. C’est une manière de développer plus facilement son réseau et d’obtenir des clients.
Question salaire : il n’y a pas de curseur très précis sachant que les salaires peuvent largement varier en fonction de l’expérience, de si l’on est salarié ou pas, des honoraires des personnes indépendantes, du carnet d’adresse etc. Cependant, on estime que le salaire de consultant en innovation tourne autour des 3 500€ par mois en milieu de carrière.
Qu’avons-nous appris ?
- Le monde du consultant en innovation est rythmé par le marché: il faut aimer se tenir au courant de choses très diverses, jongler parfois entre les différents projets des personnes accompagnées et être ouvert à tout.
- Hormis dans certains cabinets prestigieux qui préfèrent recruter de jeunes diplômés ou des personnes avec de l’expérience dans le consulting, tout le monde peut devenir consultant en innovation s’il le souhaite. Un consultant peut rester spécialisé dans son ancien cœur de métier ou choisir devenir accompagnateur généraliste.
- Avec l’explosion de l’attrait de l’entrepreneuriat vient une forte hausse du nombre d’idées qui veulent percer sur le marché. Celles qui marchent le mieux sont souvent celles qui ont été accompagnées, donc la demande en accompagnateur augmente.
- Le flair ne fait pas tout. Ce n’est pas parce que l’on pense qu’une idée est bonne qu’elle sera viable économiquement. Il faut donc aussi s’aider de méthodes et de savoir-faire spécifique à la stratégie de marché et au développement de produit ou services innovants.