3 questions clés pour mieux comprendre l’effectuation

La soirée « débat » du 08 juillet 2019 au Liberté Living-Lab des Hachktivateurs sur le thème de l’effectuation, a permis un échange ouvert et très constructif sur le sujet. Voici quelques unes des questions très pertinentes qui ont été posées à Séverine Herlin et Dominique Van Deth.

Pour mieux comprendre et maîtriser la théorie de l’effectuation, découvrez ce mooc. 

L’effectuation : une méthode Coué modernisée ?

 

Mais finalement l’effectuation c’est un peu de la méthode Coué non ? Cette posture n’a-t-elle pas un effet Placebo tel que le Docteur Coué l’a défini ?

 

L’effectuation a sans doute en commun avec la méthode Coué le fait d’être une méthode à impact très positif sur la personne. Cependant là où la méthode Coué est une posture d’auto-suggestion et d’auto-motivation, l’effectuation pousse la personne à aller plus loin dans la posture en la conduisant à identifier des moyens tangibles, à sa disposition dans la réalité, qui lui permettront par les effets induits de trouver des solutions. L’approche ne repose par seulement sur des moyens d’ordre personnels et psychologiques pour résoudre les problèmes. L’effectuation est une pratique qui repose sur la quête de preuves tout à fait tangibles qu’il s’agisse des causes (les moyens à disposition) que de leurs conséquences (les effets induits). Il s’agit d’une approche qui permet de construire l’action d’un porteur de projet et d’une équipe dans l’incertitude, à partir des moyens à sa disposition. D’où le leitmotiv de l’effectuation : « Ouvre ton frigo ! ».

 

L’effectuation peut-elle s’appliquer à toutes les organisations ?

Et ça ne peut pas marcher dans toutes les organisations, tous les gens ne sont pas prêts à ce mode de pensée ?

 

Il est clair que que la gestion de projet définie à partir des moyens à disposition et non des objectifs à atteindre est une approche peu répandue dans les entreprises, si ce n’est dans les startups. Trouver la bonne approche est à la fois affaire d’état d’esprit et de réalisme suivant le contexte du projet. Une entreprise qui exploite un marché existant va agir selon des objectifs pré-définis dans un contexte connu, alors qu’une entreprise qui explore un marché encore pas existant si ce n’est émergeant, ne va pas pouvoir se fixer des objectifs et va plutôt réfléchir à partir de ce qu’elle a pour atteindre une réalité encore à construire. Deux conceptions de projet assez distinctes et oui tout le monde n’est pas à l’aise avec chacune. Ce serait tellement bien que les deux soient enfin possibles et compatibles dans une organisation, ainsi « l’exploitation » saurait vivre avec la nécessaire « exploration » ! Vianeo y participe ardemment avec sa méthode effectuale et son application pour la conduite de projets d’intrapreneuriat dans les grands groupes !

Raisonner en pertes acceptables : le principe le plus complexe de l’effectuation

Raisonner en pertes acceptables, n’est-ce pas le principe d’effectuation le plus compliqué à comprendre et le plus dure à appliquer ?

 

Voici, en effet, le principe qui met le plus le doigt sur la différence de ces deux approches de gestion de projet. Puisque l’approche causale se base des objectifs à atteindre à partir d’enseignements pré-existants, il est possible de définir un Retour sur Investissement à priori. Alors que l’approche effectuale se base sur un chemin qui se construit en avançant, il est compliqué, voire impossible de prévoir le gain, alors il vaut mieux se baser sur ce que l’on est prêt « à perdre » pour construire ce chemin qui nous semble si important à construire ! Un startuper vous dira qu’il est prêt à perdre ses soirées et week-end ou ses indemnités pôle emploi pour arriver à ses fins ! Un collaborateurs pourra être prêt à perdre également des soirées mais y gagnera sans doute beaucoup d’énergie vitale !

 

Profitez de l’été pour tester et pratiquer vos capacités effectuales !

Séverine 

Un embarquement immédiat !

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