L’entrepreneuriat au féminin

Etre entrepreneur, c’est avant tout faire preuve d’une grande liberté d’esprit !
Etre entrepreneuse, c’est faire doublement preuve d’une grande liberté d’esprit !

Parce qu’il y a effectivement beaucoup de frein à exercer cette profession. En effet, une femme, beaucoup plus qu’un homme se heurte à des obstacles à la fois endogènes et exogènes qui lui faudra surmonter ou plutôt dont elle doit se libérer. Les deux étant intimement liés.

Facteurs endogènes très féminins

    • la culpabilité
    • le manque de confiance en soi (Cf le syndrome d’usurpation bien connu chez les femmes « je ne mérite pas cette place »)

Facteurs exogènes très féminins

    • le regard des autres, qu’il s’agisse de celui des hommes ou des femmes.

Dans ce contexte, les questions et les doutes nous assaillent, avec ce genre de questions :

    • je ne vais pas pouvoir consacrer à mon travail le temps nécessaire
    • je ne vais pas pouvoir manager des hommes
    • je ne veux pas engager ma famille dans cette histoire
    • mes enfants seront mal éduqués

Des questions très pertinentes car, oui ! Être entrepreneur ou entrepreneuse c’est un choix de vie qui emporte tout et tout le monde. L’une des premières questions que je pose à un entrepreneur quand je l’accompagne c’est « C’est quoi ta vie perso aujourd’hui ? » Non ce n’est pas intrusif, c’est juste pour l’aider à prendre conscience qu’il fait un choix de vie qui ne mettra pas à l’abri sa vie personnelle !
Alors, si les femmes ont du mal à faire ce pas, ce qui est indéniable vu le nombre restreint de celles qui s’y risquent, je vois à cela 2 principales raisons intimement liées entre elles :

    • une raison de nature : nous sommes des femmes et nous portons des spécificités innées. Nous sommes différentes des hommes par un fait essentiel et incontestable nous portons et donnons la vie.
    • une raison de culture liée à cette nature : nous avons un rôle à jouer et les siècles nous ont bien appris lequel il était, du fait justement que nous donnons la vie et assurons la survie du nouveau-né qui arrive dans nos bras avec l’incapacité de se débrouiller tout seul. CQFD, notre rôle est écrit, il s’exerce à la maison et pas dans la société ! Je caricature mais finalement pas tant que cela !

Alors pour faire face à ces contraintes, à ces freins, nous les femmes, avons- nous une marge de manœuvre ?
A mon sens le seul moyen de tenir, dans ce contexte qui n’est pas a priori favorable à notre action économique, à notre action dans le monde, tant par une représentation que nous nous faisons nous même que par celle que les autres se font de nous, c’est la compétence. Sur ce point personne ne peut nous remettre en cause, c’est factuel !

Quand j’ai connu mon partenaire, nous étions à Paris, je me déplaçais en scooter. Peu de temps après notre rencontre, je l’emmène sur mon scooter et là un vieux relent d’éducation me vient à l’esprit et je lui dis : « Ca ne te gêne pas d’être conduit par une femme ? » Et il me répond du tac au tac « Bien-sûr que non, c’est la compétence qui compte ! » Cela a sans doute été une parole libératrice et fondatrice !

Je me suis retrouvée, face à des hommes, dans des situations un peu musclées, pouvant aller jusqu’au bras de fer, et à chaque fois j’ai cherché à mettre au cœur du débat l’enjeu de la compétence, de la volonté d’un travail bien accompli et rien d’autre. Pas de sentiments, pas d’enjeu de pouvoir. Juste des faits pour atteindre l’objectif d’une vraie création de valeur.

Cette compétence, elle est portée et consolidée par un enjeu fondamental pour une femme : c’est le sens qu’elle donne à son action ! Une femme ne sait pas bien faire si ce qu’elle fait n’a pas de sens.

L’entrepreneuriat, c’est la rencontre entre une idée qui résout un problème et une histoire de vie. Cela est vrai pour tout le monde, hommes et femmes. C’est à cette seule condition que l’entrepreneur aura l’énergie démesurée, nécessaire pour apporter la preuve de la valeur de son action, la capacité de transformer le monde car au fond c’est ce dont il rêve !

Alors pour une femme à qui on n’a pas vraiment proposé cette perspective de l’entrepreneuriat dès sa naissance et tout au long de son éducation, le passage à l’action et la capacité de s’ouvrir à cette possibilité est sans doute un chemin difficile.
Il passe nécessairement pas l’acquisition d’un sentiment indiscutable de légitimité, la compétence en étant la preuve tangible et le sens, le moteur.

Alors quelles sont les conditions pour acquérir cette légitimité ?
Et si le principal frein n’était pas juste nous-même !

Tout d’abord, la femme portée par le sens de son action a une qualité dont elle doit abuser, son enthousiasme et sa joie à faire ce qu’elle fait ! Une femme qui sourit et transmet son enthousiasme obtient tout, !

Ensuite, elle ne doit pas chercher à être un homme ! Quand je vais au bureau le matin, si je rencontre des fleurs sur mon chemin, je les cueille et j’en fais un bouquet pour la salle de réunion !

Quant à la vie de famille, elle doit faire équipe avec son/sa partenaire à la maison ! Et souvent c’est ce que nous nous disons avec mon partenaire « Nous formons une équipe et nous nous aidons ». Ce n’est pas toujours simple mais une chose est sûre, peu importe le parent à la maison, ça roule !! Là dessus, mesdames, je vous encourage à lâcher prise sur vos exigences du style  » C’est pas comme ça qu’il faut faire ». Quel bonheur de voir son/sa conjoint(e) faire à sa façon, les enfants s’y retrouvent toujours. Je suis d’ailleurs convaincue que leur équilibre vient tout autant de la présence d’un parent que de l’autre !
Ma mère était enseignante et mon père agriculteur. Quand nous étions petits, mon père s’occupait beaucoup de nous. Il nous emmenait avec lui dans les champs. Maman n’était pas là. Maman était fière de dire qu’avant d’aller à la maternelle, nous allions à la paternelle !

Revenons à la question du départ : pour lever les freins à l’entrepreneuriat féminin, il faut que l’environnement tant professionnel que familial donne confiance aux femmes, sans jugement de valeur, et que les femmes ne cherchent pas à revendiquer mais plutôt à vivre leur vie à fond avec liberté et cohérence !

Je ne cherche pas à prendre la place d’un homme, messieurs n’ayez pas peur ! Nous avons tous besoin les uns des autres dans notre diversité et notre complémentarité !
Je cherche juste à avoir une place et à jouer un rôle qui fait sens dans la vie sociale et économique portée par une conviction profonde, en l’occurrence celle que nous avons tous chacun et chacune les moyens de changer le monde et l’entrepreneuriat est un moyen rêvé pour le faire !

Un article par Séverine Herlin

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