Management de projets exploratoires : identifier leur valeur en 5 étapes

En lançant son aventure entrepreneuriale, l’entrepreneur fait le choix de faire de l’incertitude son compagnon de vie. Cette idée est encore plus irréfragable lorsqu’il s’agit d’un projet exploratoire. Si la gestion de tels projets est désorganisée, cela peut très vite se transformer en gouffre à temps et à argent. Imaginons un projet exploratoire comme l’ascension d’une montagne dont on ne voit pas le sommet. Si aucun système de sécurité, aucun repère et aucun équipement n’est prévu, il est possible de ne jamais parvenir en haut. Ainsi pour se donner les meilleures chances d’atteindre les sommets, nous tâcherons de définir ce qu’est un projet exploratoire, mais également d’appréhender les méthodes et outils aidant à sa mise en place.

Définition

 

La recherche exploratoire est en lien avec des projets rattachés à des phénomènes inconnus ou, tout du moins, très peu connus.

Le management de projet exploratoire correspond ainsi à la mise en œuvre de méthodes de gestion autour d’une activité ayant pour objectifs d’explorer une idée nouvelle. Ce travail se compose autour de la nécessité de valider un concept et d’appréhender sa faisabilité afin d’envisager son développement à plus grande échelle. Il s’intègre dans une dynamique d’innovation. Il se différencie d’un management de projet plus classique car il répond à des besoins d’innovations forts où le niveau d’incertitude et d’inconnu est considérablement élevé.

 

Méthodes et outils

 

La méthode de Business Design de Vianeo est particulièrement adaptée à l’identification de la valeur des projets exploratoires. Cet outil de gestion des projets innovants va en effet permettre de gérer les incertitudes en mettant en place un système de validation de valeur du projet en 5 étapes :

  • Légitimité
  • Désirabilité
  • Acceptation
  • Faisabilité
  • Viabilité

Chez Vianeo nous avons fait le choix de synthétiser trois méthodes couramment utilisées dans les projets innovants très incertains : le design thinking, le lean startup et le Business Model Canvas. Accessible via la plateforme Vianeo, elle permet la mise en place d’un management de projet exploratoire agile et offrant une vision complète et cohérente du potentiel du projet.

 

Les 5 preuves de valeurs du projet

 

Preuve 1 : la légitimité

 

A cette étape l’enjeu est de définir le point de départ du projet et de prendre conscience de sa force intrinsèque. Cette force est basée sur 3 éléments essentiels :

  • Quel est le problème à résoudre ?
  • Quelles sont les capacités/les moyens du porteur pour résoudre le problème ?
  • En quoi ces capacités/moyens lui permettront d’être le meilleur ?

Par la réponse à ces 3 questions, le projet pourra commencer sur des bases solides apportant la preuve d’une #légitimité. La légitimité permet de se lancer sans crainte dans l’aventure de la transformation d’une idée en un projet en valeur ajoutée.

A cette étape, il est également crucial de bien cerner l’espace du problème que l’on peut nommer « Domaine ou marché ». Il est important d’avoir bien en tête ce périmètre pour se focaliser sur le terreau le plus fertile et le plus porteur à l’instant t.

Preuve 2 : la désirabilité

 

Cette étape est cruciale et si elle n’est pas concluante, autant arrêter le projet avant de perdre trop de plumes.
Ici, l’enjeu est de s’assurer que des personnes du domaine ont bien des « problèmes à résoudre », autrement dit « des besoins à satisfaire ». Il faut s’assurer que « le problème à résoudre » qui a été à l’origine du projet, est bel et bien partagé par un grand nombre de personnes. Il s’agit de répondre à 3 questions essentielles :

  • Qui sont ces personnes ?
  • Quels sont ses besoins ?
  • Quelles sont les solutions qu’il utilisent aujourd’hui ?

Pour répondre à ces questions, l’approche proposée par le Design thinking est très pertinente car elle permet d’identifier et d’analyser en profondeur « ces besoins insatisfaits ». En répondant à ces 3 questions, le porteur du projet pourra apporter la preuve de #désirabilité.

La désirabilité est l’assurance que des personnes vont voir arriver une nouvelle solution d’un bon œil puisqu’ils l’attendent avec impatience !

Preuve 3 : l’acceptabilité

 

Une innovation, même de rupture, prend toujours place dans un écosystème existant qui vivait jusqu’à présent sans elle (plus ou moins bien !).
Ici, l’enjeu est de comprendre cet écosystème pour mieux y prendre place ensuite. Il s’agit de répondre aux 3 questions suivantes :

  • Quels sont les acteurs du marché ?
  • Comment sont-ils reliés les uns aux autres ?
  • Quels sont leurs business models respectifs ?

Cette étape n’est pas abordée dans les méthodes couramment utilisées et pourtant elle est cruciale. Elle permet de mieux comprendre le jeu des acteurs en place, les rapports de force, et s’assurer que l’on pourra en jouer en sa faveur !
En répondant à ces 3 questions, le porteur du projet pourra apporter la preuve d’#acceptabilité. L’acceptabilité est la preuve que l’on pourra s’insérer dans le tissu économique avec le soutien d’acteurs en place qu’ils soient internes ou externes à l’organisation.

Preuve 4 : la faisabilité

 

A présent (et seulement à présent !), alors que vous connaissez bien les usages et l’écosystème, vous pourrez définir une offre adaptée.
Pour définir l’offre, vous devrez répondre aux 3 questions suivantes :

  • Quelles sont les fonctions de mon offre qui vont le mieux répondre aux besoins à satisfaire ?
  • Ces fonctions se basent-elles bien sur mes capacités/mes moyens énumérés au départ ?
  • Ai-je besoin de partenaires pour les développer ?

Pour répondre à ces questions, l’approche Lean startup est importante. En effet, il s’agit de faire des allers/retours permanents entre les besoins des utilisateurs et la solution innovante envisagée. Par la réponse à ces questions, le porteur du projet apporte la preuve de #faisabilité. La faisabilité correspond à la capacité d’apporter LA bonne solution innovante qui maximise ses chances d’être adoptée par les demandeurs et l’écosystème.

Preuve 5 : la viabilité

 

A présent, grâce à toutes les informations collectées, synthétisées et analysées, le porteur est en capacité de définir son business model. Le business model se base sur la réponse à 3 questions essentielles :

  • Quels sont mes clients ?
  • Quels sont mes produits/services pour ces clients ?
  • Quelle est ma proposition de valeur ?

Vous l’aurez compris, les réponses à ces 3 questions proviennent des preuves de valeur obtenues aux étapes précédentes.
Par la réponse à ces questions, le porteur pourra apporter la preuve de #viabilité. La viabilité est l’assurance que l’offre innovante a rencontré son marché en créant une réelle valeur ajoutée tant pour l’offreur que pour le client et les utilisateurs.

Fort de cette analyse complète et cohérente, notre porteur de projet exploratoire porte un projet solide à présent. Attention, les réponses ne sont jamais inscrites dans le marbre. Il est nécessaire continuellement se reposer ces questions dans un esprit curieux et exploratoire, tel un détective qui cherche toujours à résoudre son énigme « Que vendre et à qui ? ».

 

Mettre en place un management de projets exploratoires

 

  • La formation : afin d’être préparé au mieux, nous conseillons de suivre une formation concernant les méthodes de management des projets exploratoires. Elle va permettre d’appréhender les différents processus et d’en comprendre les pratiques plus aisément.
  • La communication : le développement d’une telle démarche réclame un grand travail de communication afin d’optimiser la compréhension du système et de ses objectifs.
  • L’organisation : il se peut que la mise en œuvre d’un management de projets exploratoires demande le développement d’une nouvelle forme d’organisation, notamment d’un point de vue humain. Les rôles dans le groupe peuvent se modifier, il faut alors définir la place et les objectifs de chacun. Du chef de projet à l’équipe tout entière.

 

Adopter une posture agile

 

Être entrepreneur requiert d’adopter une posture permettant une forte capacité d’adaptation. Pour cela il convient de mettre en place une démarche effectuale. Mis en avant par le travail de recherche de Saras Sarasvathy, la théorie de l’effectuation décrit un comportement entrepreneurial où le porteur de projet part de ses ressources pour créer une entité qui évolue en cours de route.

Cette théorie implique que l’entrepreneur vit la création de son entreprise via ces 5 axes :

  • « Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras » : L’entrepreneur s’appuie sur ses moyens actuels et nous sur un objectif final
  • « Perte acceptable » : L’entrepreneur raisonne en fonction de ce qu’il est prêt à perdre.
  • « Patchwork fou » : L’entrepreneur doit penser co-construction, bâtir un réseau de partenariat est le meilleur levier pour un projet
  • « Limonade » : L’entrepreneur doit être capable de créer ses opportunités.
  • « Pilote dans l’avion » : L’entrepreneur façonne l’avenir, il ne l’attend pas

 

Vous gérez un pôle d’innovation ?

 

Pour les responsables de service d’innovation, la plateforme Vianeo est un outil de management de portefeuille de projets. En formant les coachs à la méthode et en vous offrant une vision complète de tous les projets depuis l’appel à candidature jusqu’à la sortie, Vianeo permet de faire monter vos équipes en compétences et d’enrichir votre offre.

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